de Gansen John Welch Sensei
Les oiseaux ne laissent aucune trace lorsqu'ils volent
Très haut dans les vastes espaces du ciel
La chair humaine disparaît elle aussi complètement
Lorsque nous vieillissons et mourons, inévitablement
Nous laissons des restes de squelette
(avec des traces ou des taches quasi indélébiles)
Qui, avec chaque pensée, chaque parole et chaque acte, ont des conséquences karmiques qui doivent
s'exprimer dans de futurs états samsariques
Causées par l'avidité, la convoitise, la folie, l'ignorance et la haine L'Histoire est principalement le registre des folies, des crimes
Et des déboires de l'homme à toutes les époques
(pour paraphraser le grand historien Gibbon)
Mais les humains non éveillés n'ont même pas commencé
à trouver une issue à cette situation infernale
Où nous luttons sans cesse pour notre subsistance corporelle Et où la mort, toujours tapie dans l'ombre
Cherche toutes les occasions qu'elle connaît
Pour détruire notre corps éphémère et notre esprit instable Si fragile mais trop souvent si peu bienveillant
Seul Amida, si infiniment compatissant et bon
Peut nous aider à chercher et à trouver
Le meilleur et le seul chemin,
(En ce jour terriblement sombre
Et cet Âge - que les Maîtres de la Lignée définissent -
comme celui d'un profond déclin du Dharma),
De sortir de la souffrance du samsara
Et vers la félicité du nirvana
Le royaume de sagesse, de compassion, de félicité et de paix d'Amida, qui ne cessera jamais.
Namo Amida Butsu
Namo Amida Butsu
Namo Amida Butsu
Merci Amida Buddha Hommage à Amida Buddha
Je me réfugie en Amida Bouddha
Les versets ci-dessus sont inspirés par les passages suivants de l'excellent livre The Path of Acceptance : commentary on Tannisho du Révérend Josho Adrian Cirlea
"Nous sommes dans l'illusion, ne connaissant rien de la profondeur de notre mal karmique ni de l'immensité de la bienveillance d'Amida"
dit Yuien-bo dans le post-scriptum de Tannisho.
Qui est prêt, dans ce monde rempli de visions du genre "combien nous sommes grands", à se voir dans les mots de Maître Shan-tao, cités par Yuien-bo :
"Sachez que vous n'êtes qu'un être stupide et maléfique, pris dans l'engrenage de la naissance et de la mort, sombrant et errant sans cesse dans la transmigration depuis d'innombrables kalpas du passé, sans jamais avoir connu la moindre condition susceptible de conduire à l'émancipation".
C'est exactement le point de départ du Jodo Shinshu, lorsque vous réalisez que vous n'avez pas réussi à atteindre l'émancipation spirituelle. Si, dans les autres méthodes Bouddhistes, vous commencez par reconnaître que chaque être possède la nature de Bouddha et est par conséquent le potentiel de devenir un Bouddha (ce qui est vrai), dans le Jodo Shinshu, vous commencez par réaliser qu'il vous est en fait impossible de devenir un Bouddha par vous-même. Cette prise de conscience profonde et définitive vous permet de savoir qu'il n'existe aucune condition, au grand jamais, pour vous, qui vous conduira à l'émancipation. Une fois que vous possédez cette conviction profonde et forte sur vous-même, tout comme un alcoolique reconnaît sa situation actuelle et accepte de l'aide, vous n'avez plus à vous préoccuper du pouvoir et de l'évolution personnelle, vous êtes prêt à recevoir la main d'Amida Bouddha qui vous a été tendue.
Les discussions superficielles sur le bien et le mal peuvent être laissées à ceux qui souhaitent s'en préoccuper, mais pour vous, la main secourable d'Amida est tout ce qui compte.
J'ai souvent l'impression de vivre dans un monde que je ne comprends pas vraiment, et si je devais le décrire en un seul mot, je choisirais "chaos". Mon esprit est chaotique, tout comme celui des autres.
Par exemple, je ne peux pas comprendre, malgré tous mes efforts, pourquoi certaines personnes qui me sont chères m'ont quitté, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il n'y a rien à comprendre. On ne peut comprendre pourquoi certaines personnes font ceci ou cela que si elles ont l'esprit clair et stable, mais que peut-on comprendre d'un esprit chaotique mené par des impulsions karmiques inconnues et irrépressibles?
Dans le chaos, on ne peut pas voir de chemin bien tracé, avec un début et une fin, avec des raisonnements qui justifient certaines actions et d'autres qui ne le sont pas. En fait, la majorité des gens agissent sans savoir pourquoi, guidés par de fortes impulsions comme des insensés, et il est également insensé d'imaginer que l'on puisse trouver une explication à leurs actes.
Bien sûr, les gens cherchent à justifier leurs actes, surtout lorsqu'ils blessent quelqu'un d'autre, mais le conseil que je donne souvent, par exemple, à ceux qui traversent la souffrance d'un divorce, est de ne pas se préoccuper de ces explications, tout comme vous ne prendriez pas au sérieux les explications de personnes souffrant de troubles mentaux. Les gens se font instinctivement du mal parce qu'ils sont fous et que la force de leurs mauvaises tendances karmiques est si écrasante qu'il n'y a aucun moyen de les arrêter. C'est comme si vous viviez dans la même maison que des personnes souffrant de troubles mentaux depuis la naissance. Vous êtes fou si vous imaginez que vous pouvez trouver une paix durable, de la chaleur ou de la cohérence dans cet endroit.
Pour moi, les mots de Shinran : "... dans ce monde éphémère - cette maison en feu - toutes les questions sans exception sont vides et fausses, totalement dépourvues de vérité et de sincérité" illustrent le mieux mes propos ci-dessus, qui reflètent mes expériences et mes pensées personnelles sur le monde dans lequel je vis.
Je me répète souvent ces paroles de Shinran dans les moments de grande tristesse, lorsque le chaos, la misère et la stupidité de ce monde me frappent brutalement, afin que je reprenne conscience de la véritable nature de l'endroit où je suis forcé de vivre en raison de mon karma passé.
Je m'encourage parfois en pensant que pour une personne vivant dans la jungle Amazonienne, il est normal et naturel d'être piqué par des moustiques et qu'il est stupide de souhaiter qu'il en soit autrement. De même, ce monde étant ce qu'il est, il est normal que je souffre.
Vivant au milieu de tant de souffrances, confrontés chaque jour à des circonstances défavorables, emportés comme nous le sommes par des impulsions karmiques inconscientes, comment pouvons-nous vraiment savoir ce qui est bon ou mauvais ? Comment pouvons-nous réellement voir avec un regard serein la réalité des choses ?
Si quelqu'un se trouve au milieu d'une rue étroite avec des immeubles très hauts à sa gauche et à sa droite, comment peut-il avoir une vue d'ensemble de toute la ville ? Il ne voit en fait que la rue dans laquelle il marche et où il passe toute sa vie, mais sans survoler la ville en avion, il n'aura jamais une vision complète de la ville.
Il en va de même pour la vision des personnes ordinaires non éveillées et la vision des Bouddhas. La première est limitée par l'ignorance, les passions aveugles et les tendances karmiques, tandis que la seconde est libre et ne connaît aucune restriction. C'est, je pense, le sens des paroles de Shinran :
"Je ne connais rien du tout du bien ou du mal. Car si je pouvais le connaître pleinement, comme le connaît Amida Tathagata, qu'un acte est bon, alors je connaîtrais la bonté. Si je pouvais connaître pleinement, comme le connaît le Tathagata, qu'un acte est mauvais, alors je connaîtrais le mal..."
En effet, pour
"un être insensé et plein de passions aveugles, dans ce monde éphémère - cette maison en feu - tous les sujets sans exception sont vides et faux, totalement dépourvus de vérité et de sincérité".
Rien ne peut être réellement compris par un esprit non éveillé, vivant une vie pleine de souffrances semblables a des flammes, dans un monde impermanent où on ne peut se fier à rien de stable, que ce soit sur le plan physique ou mental.
Une seule chose est vraie et digne de confiance dans ce chaos et ce cauchemar sans fin - la main secourable d'Amida qui nous est tendue sous la forme du nembutsu de la foi, comme Shinran nous l'assure à la fin de cette description véridique de la vie et du monde :
"seul le nembutsu est vrai et réel.
Cette citation de Shinran m'aide à traverser cette vie avec une conscience précise de sa nature réelle et de la voie que je dois suivre. J'espère qu'elle aura le même effet sur vous, cher ami. (pages 95 à 98)